Premièrement, petite revue scientifique. La caféine fonctionne, chimiquement, de trois manières différentes. Elle améliore la vigilance en inhibant l’adénosine, le composé qui favorise le sommeil à l’éveil. Elle crée un boost physique (augmente la fréquence cardiaque, la circulation sanguine de plusieurs organes et la respiration), en augmentant le taux d’adrénaline dans votre corps. De plus, elle contribue à un certain état d’euphorie en stimulant la production de dopamine, le composé chimique qui active les zones de plaisir du cerveau. Combinés, ces effets créent ce que nous ressentons comme de « l’énergie », attisant ainsi notre créativité et notre conscience des choses. Nous avons le sentiment d’être plus performant, de mieux étudier. Mais le sommes-nous vraiment ?
Les symptômes de l’addiction à la caféine peuvent être subtiles…
Il y a eu un nombre incalculable d’études effectuées pour tenter de déterminer un ensemble de règles régissant l’effet de la caféine sur notre performance mentale. Bien que particulièrement incohérentes, certaines trouvent une corrélation entre la consommation modérée et une meilleure attention ainsi qu’un meilleur temps de réaction (au moins les 30 à 90 premières minutes). Par conséquent, la recommandation habituelle est que les gens surveillent et modèrent leur consommation en fonction de la hiérarchie de la teneur en caféine dans le but de maximiser les avantages et minimiser les effets négatifs.
Les tâches évaluées dans ces études sont de faible niveau. Certaines demandent de regarder des nombres particuliers clignoter sur un écran, d’essayer de mémoriser et de répéter une liste de vingt mots quelques minutes après les avoir vus, jouer sur deux touches de piano aussi vite que possible ou évaluer la phrase « les chiens ont des ailes ». Pour passer en revue ces études datant des quinze dernières années, rendez-vous sur ce numéro du Bulletin de la Nutrition.
Les étudiants doivent performer sur un nombre signifiant de tâches de faible niveau tel qu’apprendre de nouvelles terminologies, intégrer un nouveau procédé ou ingurgiter tout un tas d’informations pour une évaluation. Pour améliorer l’état d’alerte nécessaire pour accomplir ce type de tâches simples, une boisson caféinée peut être le compagnon parfait.
La caféine peut être une aide et une distraction…
Certaines études récentes démontrent un effet positif sur la mémoire de travail (la faculté à intégrer temporairement des informations dans le but d’accomplir des tâches plus complexes), mais une fois encore, les tests sont extrêmement rudimentaires (« dites-moi si cette lettre est la même ou est différente de celle que je vous ai montrée précédemment »). Ces exercices sont difficilement comparables à des choses comme la résolution d’un casse-tête de l’ingénierie, faire face à une attaque durant un débat politique ou faire la critique de la forme d’un poème.
L’opinion sur les effets de la caféine sur les performances cognitive de Harris Lieberman, psychologue de l’Institut de recherches de l’US Army est probablement la plus respectée :
« La caféine améliore l’état d’alerte et le temps de réaction chez les gens, qu’ils soient des consommateurs réguliers de caféine ou non, mais les effets sont clairement limités quant à la faculté de maintenir l’attention. Des choses telles que la mémoire ou le raisonnement complexe ne seront pas améliorés. »
L’effet général de la caféine sur nos performances mentales est sans équivoque : ça modifie nos sens, notre humeur et notre activité cérébrale. Mais étant donné l’influence apparemment à multiples facettes sur les activités cognitives spécifiques liées à l’école, il est important que vous observiez comment vous réagissez personnellement à différentes quantités de caféine, et dans quelles circonstances cela fonctionne pour vous aider à atteindre vos objectifs.